Monsieur le ministre de la sécurité et de la protection civile,
Madame la ministre de l’action sociale, de la protection de la femme et de l’alphabétisation,
Madame l’Ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union Européenne,
Madame la Représentante Résidente du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance,
Monsieur le directeur de l’accès au droit et à la justice, coordonnateur du projet d’amélioration de l’accès à la justice pour les enfants au Togo,
Messieurs les chefs de cours et de tribunaux,
Mesdames et messieurs les juges des enfants,
Distingués invités,
Chers enfants,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens avant toute chose à rendre grâce à Dieu pour nos vies et pour ce jour spécial qu’il a créé pour l’inauguration du centre d’accès des enfants au droit et à la justice de Cacaveli.
Pour votre disponibilité à répondre favorablement à l’invitation à cette cérémonie, je vous remercie de tout mon cœur.
Votre présence à nos côtés témoigne de votre volonté d’apporter votre adhésion sans faille à l’idée de l’avènement d’une société de demain dans laquelle chaque femme, chaque homme et chaque enfant a un rôle essentiel à jouer dans l’édification d’une cité paisible, stable, prospère et prometteuse pour l’épanouissement physique, moral, matériel, financier et spirituel de tous les citoyens.
Une fois de plus, qu’il me soit permis de dire mon appréciation positive à l’endroit de tous ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre et à divers degrés, contribué à la réalisation de ce projet dont l’objectif est, au combien noble, puisqu’il participe au règlement de la situation récurrente de vulnérabilité des enfants en contact avec la loi.
Vous avez chacun, de la plus belle des manières, contribué à la concrétisation du projet de construction de ce centre ; l’histoire retiendra la longue marche effectuée par le ministère avec la collaboration de tous ici présents pour trouver des voies et moyens pour donner une seconde chance à nos enfants confrontés à certaines vicissitudes de la vie qui les ont rendu vulnérables.
Mesdames et messieurs,
Il ne me parait pas inutile de rappeler à nos souvenirs que, depuis la création des premiers centres d’accueil de jeunes, notamment le Foyer Avenir de Kamina à Atakpamé en 1959 et le Centre d’Observation et de Réinsertion Sociale de Cacaveli (CORSC) à Lomé en 1972, d’autres structures ont été également créées et gérées suivant diverses approches, en fonction de leur statut mais aussi des moyens des promoteurs.
La plupart des enfants accueillis dans ces structures ont transité par la brigade pour mineurs. La finalité de cette démarche était de faire ordonner par le juge des enfants auxquels ils étaient présentés, des mesures éducatives en vue d’aider ces derniers à sortir de leur état de conflit avec la loi.
Malheureusement au fil des années, ces centres d’accueil des mineurs ont connu un déclin résultant de nombreuses difficultés multiformes auxquelles ils ont été confrontés.
On pourrait citer entre autres difficultés :
- l’insuffisance de personnel qualifié : assistants sociaux, éducateurs spécialisés, sociologues, psychologues et agents d’appui ;
- l’absence de locaux adaptés et d’équipements adéquats : ateliers de formation non dotés d’équipements, matériel de travail, matériel informatique et programmes de réinsertion inadéquats.
L’avènement du décret N° 2010-100/PR portant organisation des centres d’accueil et de réinsertion n’a pas non plus apporté la solution aux difficultés liées aux insuffisances constatées.
Les mêmes insuffisances qui ont été notées au niveau de la brigade pour mineurs n’ont pas trouvé de solution avec l’avènement du décret de 2012 portant organisation des départements ministériels qui a placé ladite brigade sous la tutelle du ministère de la justice, alors qu’elle était initialement créée pour servir d’unité de garde à vue pour les enfants auteurs d’infractions et relevait naturellement du ministère de la sécurité.
Aujourd’hui la brigade pour mineurs regroupe les enfants gardés à vue, sous contrôle de la police, et les enfants déférés, qui eux, sont placés sous le contrôle du parquet et de l’administration pénitentiaire. Cette situation rend difficilement applicables les ordonnances prises par le juge des enfants dès lors que la brigade pour mineurs n’offre pas les conditions idéales pour la rééducation et la réinsertion des enfants en conflit avec la loi.
Dans ces circonstances, il convient de relever quand l’absence d’infrastructures adéquates de placement et de rééducation, les enfants ayant fait l’objet d’une ordonnance de placement ou de mesures éducatives décidées par le juge, sont encore retournés à la brigade pour mineurs où ils passent des semaines voire des mois avant d’être libérés ou envoyés dans un centre d’accueil.
Mesdames et messieurs,
La nécessité d’une réinsertion des enfants en contact avec la loi dans des cadres adéquats s’imposent. Ces cadres sont des structures indispensables destinées au redressement des enfants et à l’octroi à leur bénéfice d’un développement holistique harmonieux et ce, en considération de leur intérêt supérieur.
Le Programme d’Appui au Secteur de la Justice (PASJ) qui comporte un volet intitulé « amélioration de l’accès à la justice des enfants au Togo », est venu offrir au ministère de la justice et de la législation une occasion rêvée pour initier la construction de deux (2) centres de référence pour la réinsertion des enfants, l’un à Kara (le centre Don Bosco) et l’autre à Lomé, celui qui fait l’objet de la présente cérémonie d’inauguration.
Ces deux (2) structures sont chargées d’accueillir les enfants en contact avec la loi et qui font l’objet d’une procédure judiciaire c’est-à-dire qui sont bénéficiaires d’une ordonnance de placement ou d’édiction de mesures éducatives.
Le centre d’accès au droit et à la justice pour les enfants du Togo, de Lomé, se veut être un centre de référence en matière de réinsertion des enfants. Il a l’avantage d’offrir de meilleures conditions d’accueil des enfants avec la possibilité de mise en œuvre de programmes de réinsertion et de rééducation.
L’autre avantage de ce centre est sa localisation à proximité du Centre d’Orientation et de la Réinsertion Sociale (CORS). Il pourra donc bénéficier des infrastructures de réinsertion composées d’écoles, de centres de formation et d’une infirmerie entièrement réhabilitée.
Chers partenaires,
Au moment où nous procédons à l’inauguration de ce joyau qui est une fierté pour notre pays dans le domaine de la justice juvénile, le gouvernement togolais par la voix de mon département ministériel vous assure qu’il mettra tout en œuvre pour rendre cet ouvrage pérenne et veiller à ce que la prise en charge des enfants en contact avec la loi soit conforme aux dispositions du code de l’enfant et aux standards internationaux pertinents.
J’invite tous les acteurs du système de justice juvénile tels que : magistrats, officiers de police judiciaire, personnel de santé, travailleurs sociaux, éducateurs, organisations de la société civile, autorités traditionnelles, religieuses et administratives, à une franche collaboration en vue du bon fonctionnement de ce centre.
C’est pour moi l’occasion une fois encore d’exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude de même que mes sincères remerciements à la délégation de l’Union Européenne qui a financé le programme d’appui au secteur de la justice, porteur du projet de construction de ce centre.
Je voudrais remercier particulièrement l’UNICEF qui, en sa qualité de responsable du volet « amélioration de l’accès à la justice des enfants au Togo » n’a ménagé aucun effort pour l’atteinte des résultats obtenus.
Convaincu que le centre d’accès des enfants au droit et à la justice du Togo sera promis à un avenir radieux et œuvrera avec succès pour le bonheur des enfants en contact avec la loi, je prie Dieu, le Tout Puissant, de bénir cette œuvre et tous ceux qui ont contribué à sa réalisation de même que tous ceux qui seront appelés à y jouer un rôle quelconque pour l’épanouissement des enfants.
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouvert le Cendre d’accès des enfants au droit et à la justice de Cacaveli.
Je vous remercie de votre attention.