Fin de formation des Surveillants de l’Administration Pénitentiaire, SAP, au Centre d’Entrainement des Opérations de Maintien de la Paix d’Adidogomé à Lomé. Après trois semaines de cours théoriques et pratiques, donnés par une équipe d’experts de L’UNIAR, les stagiaires ont reçu vendredi, 27 septembre 2019, leur attestation et peuvent donc faire leur paquetage pour Bangui en République Centre Africaine.
C’est une belle page de l’histoire du jeune corps des Surveillants de l’Administration Pénitentiaire, SAP, qui s’écrit ainsi à travers la formation de ces hommes et femmes aux opérations de maintien de la paix. Une formation inédite dans la mesure où c’est la toute 1ère fois que le Togo déploie une composante pénitentiaire au sein de la section primauté du droit et institution de sécurité des Nations Unies.
Trois semaines durant, vingt SAP, ont séjourné au Centre d’Entrainement des Opérations de Maintien de la Paix, CEOMP, d’Adidogomé. Ils se préparent ainsi à aller aider nos frères et sœurs de la République Centre Africaine, dans le cadre de la mission multidimensionnelle sur la paix à Bangui (MINUSCA). La 1ère semaine a été consacrée aux fondamentaux des Nations Unies, la 2nde, aux spécificités pénitentiaires et la 3ème, aux exercices pratiques sur le terrain notamment à la prison civile de Lomé.
Selon l’expert Apollinaire NDAYIMIRIJE, chef de l’équipe des formateurs de l’Institut des Nations-Unies pour la Formation et la Recherche, UNITAR : « une seule faute commise par un casque bleu, non seulement, entache, le concerné ou la concernée mais aussi tout le contingent et également, les pays contributeurs de troupes et la communauté internationale présente sur les lieux.
Un accent particulier a donc été mis sur le professionnalisme et la discipline, la protection des populations civiles, et surtout sur les abus de toutes sortes (l’exploitation sexuelle et les violences sexuelles liées au conflit). Il a félicité le gouvernement togolais qui en plus de ses contributions à la communauté internationale pour préserver la paix, s’inscrit encore une fois dans la logique d’apport aussi dans le domaine judiciaire en mettant à la disposition des Nations Unies, la 1ère équipe pénitentiaire.
Les SAP ne vont pas pour travailler comme les gendarmes ou les unités de police constituées. Leur cible porte sur les détenus et le personnel de l’administration pénitentiaire de la Centre Afrique. Ils vont contribuer ainsi au maintien de la paix aux côtés des SAP de ce pays, renforcer et améliorer le système de sécurité pénitentiaire.
Seizième pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies, le Togo amorce donc la diversification de ses troupes essentiellement composées, par le passé, de forces de défense et de sécurité (militaires, gendarmes et policiers). Le jeune corps des Surveillants de l’Administration Pénitentiaire, SAP, crée par le Décret n°2009-005/PR du 14 janvier 2009, en fait désormais partie.
Dans un contexte d’insécurité grandissante et qui n’épargne aucun pays il y a lieu de se poser la question suivante selon le responsable des SAP : « … quand demain les forces de défense et de sécurité mettrons la main sur des terroristes ou des compatriotes qui auraient perdu la voix, comment seront-ils traités ? Comment seront-ils gérés et par qui seront-ils gardés ? Et donc les SAP ne doivent plus rester en marge de tout ce que font les gendarmes et policiers ». Cette préoccupation est partagée de la hiérarchie militaire notamment le Chef d’Etat-major Général des FAT et le Secrétaire Général du Ministère de la Défense qui ont bien voulu l’inscrire dans la vision globale de la sécurisation du pays. Ainsi se présent le contexte qui motive l’opportunité offerte à cette 1ère promotion et qui illustre si besoin en était que les SAP, ont du répondant.
Pour le Lieutenant-Colonel, Tchangani ATAFAÏ, Commandant des SAP : « Cette promotion représente un atout pour nous, et va permettre de faire comprendre aux autorités, qu’il y a aussi de la compétence au niveau des surveillants de l’administration pénitentiaire. Non seulement au Togo, ils peuvent très bien travailler, ils peuvent également être valables à l’internationale dans les opérations de maintien de la paix. Sur les 20 SAP proposés dont 04 femmes, 5 ont été retenus pour la MINUSCA et seront déployés le 06 octobre prochain. Le Commandant des SAP a témoigné sa gratitude à l’UNITAR et son équipe de formateurs pour la qualité de la formation qui certainement aura un impact positif sur la prestation des stagiaires dans leur poste de travail. Il a également remercié le Ministre de la Justice et la hiérarchie militaire pour la compréhension dont ils ont fait preuve en adhérant à cette initiative et pour tout l’appui apporté au bon déroulement de la formation.
La cérémonie de clôture, marquée par la remise des attestations aux stagiaires a été présidée par le Colonel Yao Eindrè GNAKOUAFRE, Commandant du CEOMP. Il n’est pas passé par 4 chemins pour leur dire la dangerosité de la mission dans laquelle ils s’engagent. Elle est identique à celle qui a lieu au Mali ou au Burkina Faso. Le commandant du CEOMP s’est appesanti sur l’environnement mortel de la mission, le combat asymétrique qui a lieu et l’impérieuse nécessité de la collaboration des populations car dit-il, le meilleur combat c’est la prévention, ce qui rend indispensable le renseignement des populations. Tout en saluant l‘intérêt manifesté par les SAP ainsi que le partenariat entre le Ministère de la Justice et celui de la Défense, il a exhorté les stagiaires à hisser haut le drapeau Togolais partout où ils se trouvent.
Conseiller en Communication, ETT