Les acteurs judiciaires renforcent leurs compétences pour une meilleure prise en charge des violences basées sur le genre

Les acteurs judiciaires renforcent leurs compétences pour une meilleure prise en charge des violences basées sur le genre

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Kpalimé, le 10 novembre 2025 – La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) s’intensifie dans le secteur de la justice togolaise. Magistrats, greffiers et officiers de police judiciaire participent, les 10 et 11 novembre à Kpalimé, à un atelier de renforcement de capacités initié par le ministère de la justice et des droits humains, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet de promotion du leadership féminin et de participation accrue des femmes au développement durable, un engagement fort du gouvernement et de ses partenaires.

Vers une justice équitable et sensible au genre

L’objectif de l’atelier est clair : améliorer la réponse judiciaire et institutionnelle face aux violences faites aux femmes et aux filles.
Les participants sont formés à une meilleure application du cadre juridique et du protocole national de prise en charge des VBG. Ils sont également initiés à de nouvelles méthodes de collecte et d’analyse de données sensibles au genre, afin de renforcer la coordination entre les institutions.

Selon la juriste et militante pour les droits des femmes Fatou Sow, dans son ouvrage Genre et société en Afrique : enjeux et perspectives, publié chez Le Harmattan en 2009, « sans une justice consciente du genre, il ne peut y avoir d’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Cette perspective résume parfaitement l’esprit de la rencontre de Kpalimé, qui met la justice au service de l’équité et de la dignité humaine.

Un espace d’échanges et de collaboration

L’atelier adopte une approche participative et multisectorielle, réunissant magistrats, officiers de police judiciaire, greffiers et représentants d’institutions partenaires comme le PNUD.
Huit communications sont au programme, portant notamment sur :

  • Les principes directeurs de la prise en charge des victimes de VBG;
  • La digitalisation de la collecte de données judiciaires ;
  • La prise en charge psychologique, médicale et judiciaire des victimes ;
  • et le rôle des acteurs institutionnels dans une approche intégrée et holistique.

Ces échanges favorisent la création d’un réseau d’acteurs solidaires et mieux outillés pour répondre aux défis de la lutte contre les violences basées sur le genre.  

Une mobilisation collective pour un changement durable

Près de soixante-dix participants prennent part à cette session, issus du ressort de la Cour d’appel de Lomé et d’autres services centraux du ministère de la Justice. Leur engagement témoigne de la volonté collective de renforcer l’État de droit, de protéger les victimes et de promouvoir l’égalité entre les sexes.

Cet atelier illustre une conviction partagée : la justice n’est véritablement juste que lorsqu’elle tient compte des réalités vécues par toutes et tous. Comme l’affirmait la philosophe Simone de Beauvoir,dans son ouvrage, Les Bouches inutiles, publié chez Gallimard en 1945. « c’est par la justice que l’homme se dépasse lui-même ».
Ainsi, en rendant la justice plus humaine et plus sensible au genre, le Togo fait un pas décisif vers une société plus équitable et plus respectueuse des droits fondamentaux.