Fin de la tournée du ministre de la justice dans les prisons :

Fin de la tournée du ministre de la justice dans les prisons :

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« Il faut regarder la prison autrement », dixit le ministre de la Justice. Il envisage réformer le système pénitentiaire pour une meilleure gestion des maisons d’arrêt.

Le ministre de la Justice et de la législation, garde des sceaux, Mipamb Nahm-Tchougli a clôt sa tournée dans les prisons du Togo. La prison d’Aného a été la dernière étape après celle de Vogan ce jour le 19 décembre 2024. Le 14 novembre dernier il était à la prison de Tsévié.  

Faisant d’une pierre deux coups, outre les prisons il a visité les tribunaux du ressort de ces prisons et le tribunal de Tabligbo. Objectif, évaluer l’état du système judiciaire et pénitentiaire de la région maritime.

Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement visant à réformer et moderniser ses institutions pénales et judiciaires, avec un accent particulier sur la gestion des prisons et le respect des droits des détenus. Elle intervient à la suite de la visite des prisons de Dapaong, Mango, Kantè, Kara, Bassar, Sokodé, Notsè, Atakpamé, Kpalimé. Ainsi, le garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation n’a pas voulu se contenter des rapports de ses collaborateurs. Il a voulu vivre et toucher du doigt les réalités de terrain.

« Il faut regarder la prison autrement ».

Lors de cette sortie, le ministre Nahm-Tchougli a rappelé que les prisons doivent être envisagées sous un angle différent, non pas seulement comme des lieux de punition, mais également comme des espaces où les détenus peuvent se réhabiliter, se réinsérer et se reconstruire.

La surpopulation carcérale un défi de taille :

Le taux d’occupation des prisons est de l’ordre de 350%. Cependant, la surpopulation carcérale, qui touche de nombreux établissements pénitentiaires du pays, ne doit plus être perçue comme une fatalité, mais comme un défi à relever.  

La gestion des prisons doit être plus humaine, respectueuse des droits des détenus et axée sur leur réinsertion en fin de peines dans la société suggère le ministre. Pour se faire, il y a nécessité selon lui d’introduire des programmes éducatifs, de formation professionnelle et de soins de santé pour les détenus, veiller à l’assainissement et à la sécurisation des lieux carcéraux.

Après avoir écouté les régisseurs égrener les difficultés rencontrées au quotidien, difficultés liées à la vétusté des infrastructures, aux problèmes de santé et diverses commodités, le ministre a évoqué la bonne gestion comme un enjeu crucial. Pour lui : « La gestion des prisons ne s’improvise pas, elle s’apprend », relevant de facto la nécessité de renforcer la formation du personnel carcéral et de créer des mécanismes de suivi régulier pour garantir que les droits des détenus sont respectés.

Approches de solutions pour désengorger les prisons :

La visite a été marquée par des échanges avec les magistrats des différentes juridictions visitées. Ils ont réfléchi ensembles à des solutions pour désengorger les prisons. A ce propos, l’adoption prochaine des peines alternatives de prison comme les peines de substitution, le travail d’intérêt général et les aménagements de peine pour les détenus condamnés à de courtes peines ou ceux qui n’ont pas commis de crimes violents, apportera une bouffée d’oxygène aux prisons.

Tout en encourageant les responsables des juridictions pour les actes qu’ils posent au quotidien malgré les conditions difficiles de travail, le ministre a aussi évoqué la nécessité de réexaminer le système judiciaire (ce qui d’ailleurs, est en cours avec le récent atelier de relecteurs des textes juridiques et le réexamen de la collégialité) pour accélérer le traitement des dossiers et réduire les délais de jugement. Ceci pourrait contribuer à diminuer le nombre de personnes en détention provisoire et  désengorger les prisons.  

La visite du ministre de la Justice à  toutes les prisons marque un tournant dans les réformes en cours du système judiciaire et pénitentiaire au Togo. En appelant à atténuer les souffrances des personnes incarcérées et à une gestion plus humaine des prisons puis en réfléchissant avec les magistrats aux moyens de désengorger les établissements pénitentiaires, le représentant du gouvernement pose ainsi les bases d’une révision en profondeur des pratiques judiciaires et pénitentiaires du pays.

Vivement que les moyens suivent pour la concrétisation de cette vision. Si ces réformes sont mises en œuvre de manière efficace, elles pourraient non seulement améliorer les conditions de détention, favoriser une meilleure réinsertion des détenus dans la société et par ricochet redorer le blason du Togo à l’internationale en matière de respect et de protection des droits humains.

Il faut relever que l’une des particularités des prisons du Togo est la dualité de commandement. Des civiles au poste de régisseurs et les Surveillants de l’administration pénitentiaire (SAP) pour la sécurité des prisons. Joignant l’acte à la parole le ministre a mis fin à cette situation. Désormais l’administration de chaque prison est assurée par un SAP appelé administrateur de prison.