Atelier de renforcement de capacité sur les alternatives à la détention des mineurs  en conflit avec la loi.

Atelier de renforcement de capacité sur les alternatives à la détention des mineurs  en conflit avec la loi.

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Un atelier de renforcement de capacité des acteurs de la justice  impliqués dans le système judiciaire des mineurs a démarré ce matin à l’école nationale des sages-femmes de Lomé et ce, pour trois jours.

Organisée par le ministère de la justice et de la législation via la direction de l’accès au droit et à la justice, cette rencontre du donner et du recevoir vise à sensibiliser et à former les magistrats, travailleurs sociaux, ainsi que les autres professionnels du droit, sur les alternatives à la détention des enfants en conflit avec la loi. Ces alternatives visent à promouvoir des solutions de réinsertion et de réhabilitation pour les jeunes délinquants, tout en respectant leurs droits et en favorisant leur développement harmonieux.

A l’ouverture des travaux, le directeur de l’accès au droit et à la justice, M. Tagbé Koffi a relevé la vulnérabilité des enfants et le nécessité de recourir aux mesures alternatives pour leur resocialisation. «Comme nous le savons tous, l’enfance cette phase délicate et fragile de la vie de chaque être humain, n’échappe pas à la corruption de notre monde. Ainsi, les enfants sont-ils aussi souvent auteurs d’infractions. Mais à cause de leur délicatesse et de leur fragilité, il fallait trouver les mesures les plus idoines pour permettre leur resocialisation, d’où l’intérêt des mesures alternatives à leur emprisonnement, consécration de leur protection judiciaire », a-t-il déclaré. Il a remercié pour finir, les l’UNICEF pour son appui technique et financier.

Les travaux de cet atelier ont été ouverts par le directeur de cabinet, Kadanga Tchalim, représentant du ministre de la justice et de la législation, garde des sceaux. Il a salué l’initiative de cet atelier qui vient couronner les efforts du gouvernement en matière de prise en charge des enfants en conflit avec la loi. « Après avoir ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant et les instruments y afférents, le Togo a décidé d’adopter, en 2007, un code de l’enfant qui s’est voulu holistique, prenant en compte tous les aspects des droits reconnus aux mineurs. C’est le lieu ici de saluer les efforts des plus hautes autorités, notamment le chef de l’Etat, son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, pour doter le pays d’un arsenal juridique et législatif adéquat pour une meilleure protection de l’enfant en conflit avec la loi », s’est –il exprimé tout en relevant les insuffisances.

Le Togo s’est investi depuis une trentaine d’années  dans la protection des enfants. Il a entrepris des efforts pour fixer de façon définitive le statut de l’enfant dans la législation nationale.  « Dans ce code de l’enfant, en effet, la prise en charge sociale, judiciaire et médicale des enfants auteurs d’infraction, victimes, témoins, en danger, en situation difficile, etc. a été méticuleusement organisée. Ce code est aujourd’hui l’instrument par excellence de tout acteur de la justice pour enfants. Cependant, à la lecture du code de l’enfant, il apparaît une insuffisante prise en compte des mécanismes de déjudiciarisation et des alternatives à la privation de liberté pour les mineurs délinquants », a relevé le représentant du Ministre.

Durant donc les 3 jours de formation les experts vont sensibiliser les acteurs judiciaires sur les enjeux de la justice des mineurs et l’importance des peines alternatives à la poursuite, comme l’éducation, la médiation ou les peines réparatrices. Ils vont promouvoir l’approche centrée sur l’enfant, en tenant compte de sa personnalité, de son contexte social et familial, et de ses besoins spécifiques, pour garantir sa réhabilitation sans recourir systématiquement à la répression. Enfin, ils vont faciliter l’échange de bonnes pratiques entre les différents acteurs judiciaires et renforcer la collaboration entre eux. La rencontre sera soldée par la production d’une directive contenant les mesures alternatives à la détention des enfants en conflit avec la loi.