Le ministre de la justice et de la législation, Mipamb Nahm-Tchougli est allé du 21 au 26 Octobre 2024, au contact des détenus dans les prisons et a annoncé des mesures fortes devant permettre de les désengorger et d’en faire des lieux de réhabilitation et non d’oisiveté.
Les établissements pénitentiaires au Togo, à quelques exceptions près, affichent une image similaire, héritée de l’époque coloniale. L’absence de clôtures autour de ces structures suscite des inquiétudes croissantes, particulièrement en période d’insécurité où des individus peu scrupuleux défient l’autorité de l’État. Face à cette situation, il devient urgent de moderniser ces infrastructures en projetant la construction de nouveaux établissements adaptés aux standards contemporains.
Conscient de ces enjeux, le gouvernement travaille activement à la fois pour contrer cette menace sécuritaire et pour améliorer l’image peu flatteuse de ses prisons, une image qui nuit à la réputation du pays sur la scène internationale. La récente tournée du ministre de la Justice, Mipamb Nahm-Tchougli, visant à évaluer directement l’état des prisons et les défis auxquels elles font face, a été perçue comme un signe d’espoir tant par les détenus que par le personnel pénitentiaire.
Le ministre a visité plusieurs établissements, dont ceux de Mango, Kantè, Kara, Bassar, Sokodé, Notsè, Atakpamé et Kpalimé. À l’exception de la prison de Mango, tous les autres établissements souffrent d’une surpopulation alarmante. Ces visites ont permis aux régisseurs et aux surveillants de partager directement les difficultés rencontrées, notamment des infrastructures obsolètes, un manque de personnel, des problèmes de santé et d’assainissement, ainsi qu’une insuffisance d’approvisionnement en eau potable.
Le cas de la prison de Bassar est particulièrement préoccupant. Selon le ministre, cet établissement vétuste doit être totalement reconstruit, d’autant plus qu’il se situe désormais dans l’emprise de la nouvelle route en partie envahi par la route Bassar-Kabou. En réponse à cette dégradation, le gouvernement s’engage à construire de nouvelles prisons modernes, similaires à celles de Kara et Kpalimé, qui représentent aujourd’hui un modèle de fierté nationale.
Le ministre a souligné l’importance de transformer les prisons en lieux de réhabilitation plutôt qu’en espaces d’oisiveté. Il a déclaré qu’il était impératif de changer de paradigme en abordant non seulement les conditions de vie au sein des prisons, mais également la réinsertion des détenus une fois leur peine purgée. Les prisons de Kara et de Kpalimé, bien que modernes et conformes aux normes internationales, doivent encore améliorer leur fonction de réinsertion.
Durant sa visite, le ministre a également voulu apporter le soutien et les encouragements du chef de l’État aux détenus, leur faisant savoir qu’ils ne sont pas seuls dans leurs difficultés. En dialoguant directement avec les détenus, il a pu donner des instructions immédiates pour résoudre des problèmes urgents. Parmi les priorités, la question cruciale de la surpopulation carcérale a été abordée, et des mesures concrètes ont été prises pour désengorger les prisons. Les questions sanitaires aussi ont été au centre des échanges.
Enfin, le ministre a évoqué l’importance de l’éducation et de la formation professionnelle au sein des établissements pénitentiaires. Il a annoncé la mise en œuvre de peines alternatives et la création d’ateliers pour permettre aux détenus d’acquérir des compétences utiles pour leur réinsertion future. La transparence et le respect des droits humains sont également au cœur de ses préoccupations, rappelant que les détenus méritent d’être traités avec dignité et respect.