Au tribunal de grande instance de Lomé, l’on s’attendait à entendre un autre son de cloche différent de celui des autres juridictions déjà visitées mais hélas.
Ce sont les mêmes clichés qui ont été présentés au ministre de la justice Mipamb Nahm-Tchougli lors de ses échanges avec les 1ers responsables de cette juridiction. Sa visite le 11 mars 2024 se situe dans le cadre de la poursuite de sa tournée de prise de contact avec les acteurs des services relevant de son autorité.
Les défis ici ont trait à la vétusté des bâtiments, du mobilier de bureau et le manque de consommables. L’absence de climatisation, l’insuffisance de personnel notamment des magistrats, des greffiers, et des secrétaires a un impact sérieux sur le délai de traitement des dossiers ont-ils souligné. Ils ont également évoqué le problème de l’instabilité du courant électrique et ses conséquences sur le matériel pour ne citer que ces points saillants.
Que ce soit au tribunal de Lomé ou dans les autres juridictions parcourues, le ministre a félicité tout le personnel pour le travail qu’il abat chaque jour malgré les conditions difficiles de travail.
Pour lui, le gouvernement avec en tête le chef de l’État est totalement conscient de ces défis soulevés. Il a rendu hommage au Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé pour la confiance placée en lui en vue d’apporter sa contribution dans la résolution des différends maux qui minent le secteur judiciaire.
Ainsi donc, a-t-il fait savoir à son auditoire : « Dans le cadre de la planification des projets d’investissement publics PIP, il est prévu pour le compte de l’année 2024-2026, la construction et l’équipement d’un bâtiment de 40 bureaux pour pallier l’insuffisance constatée et améliorer le cadre de travail nécessaire à l’atteinte des résultats. Une attention est portée aussi aux autres juridictions sur différents aspects. Dans la droite ligne de ces efforts, je m’emploierai à poursuivre les actions nécessaires pour relever les défis qui se posent à vous.
Mais, c’est ensemble que nous le ferons et pour réussir cette mission commune vous devez vous débarrasser de certaines pratiques qui avilissent et portent atteinte à l’image de l’institution judiciaire. Il s’agit entre autre de la corruption, du phénomène de démarchage, de la rétention sans raisons valable de documents après jugement, et bien d’autres pratiques sources de lenteur reprochée à l’administration judiciaire.
Comme vous le savez tous, la part du foncier représente plus de 50% des litiges que connaissent nos juridictions et particulièrement à Lomé et à Tsévié. Des litiges susceptibles de saper les efforts de cohésion sociale et compromettre la paix recherchée par les plus hautes autorités du pays.
On ne peut certes, tout régler en un temps record mais la prise de conscience jouera une part importante. Il faut redorer le blason de la justice et faire démentir la légende d’une justice injuste ancrée dans la mentalité des citoyens. Le métier de magistrat revêt un mythe qu’il faut préserver. C’est une noble profession et chacun doit respecter les règles d’éthique et de déontologie qui régissent le métier de juge.
Le Gouvernement s’investit pour attirer les investisseurs et ces derniers ont besoin des garantie de sécurité judiciaires dans le pays », leur a-t-il fait comprendre tout en les invitant à s’inscrire dans la dynamique de développement du Togo.