La problématique de la sécurité dans les prisons au centre des discussions entre acteurs judiciaires.
Une trentaine d’acteurs judiciaires, sont en atelier les 9 et 10 décembre 2021 à Atakpamé pour réfléchir sur la problématique de la sécurité dans les prisons. Organisé par le ministère de la justice en collaboration avec Amnesty International, la rencontre vise à les outiller pour une meilleure gestion des questions sécuritaires et des droits de l’homme dans les maisons de détention.
Rompre avec les lacunes liées à la gestion de la sécurité dans les prisons, et les différentes violations des droits des détenus, sont entre autres objectifs poursuivis par l’atelier d’Atakpamé. Cet atelier, organisé par le ministère de la justice, en collaboration avec Amnesty International, intervient dans un contexte d’insécurité grandissante marquée des attaques des djihadistes et des évasions des prisons un peu partout dans la sous-région.
Au Togo, les évasions deviennent de plus en plus récurrentes. Entre janvier 2018 et juillet 2021, l’administration pénitentiaire a enregistré plus d’une dizaine de cas d’évasion (individuelle et de masse). Pour l’année 2019, la direction de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion a dénombré une trentaine d’évadés avec quelques fois la complicité de certains membres du personnel.
Par le présent atelier, les acteurs travaillant directement dans les prisons sont interpelés sur leur conscience professionnelle, leurs droits et devoirs en tant que fonctionnaires et surtout au sein de l’administration pénitentiaire. Sous la conduite des experts ils tenteront de trouver des stratégies nouvelles permettant de mettre fin aux problèmes sécuritaires afin que les pensionnaires et le personnel pénitentiaire vivent dans un environnement plus convivial.
Les participants composés de Procureurs de la République, Président de tribunal, régisseurs, surveillants en chef, et organisations de la société civile ont suivi quatre communications. Elles portent entre autre sur les fondements juridiques de la sécurisation et d’une intervention sécuritaire en milieu carcéral ; les droits fondamentaux des détenus à préserver en situation d’urgence (évasion, mutinerie, rébellion, etc.) ; cadre juridique de protection du personnel pénitentiaire dans l’exercice de ses fonctions. Des communications accompagnées pour certaines de cas pratiques pour permettre à chacun de pouvoir restituer les acquis à son retour et mettre en application surtout les principes fondamentaux posés par les règles Mandela en matière de sécurité. Selon ces règles, les détenus doivent être traités avec le respect dû à la dignité et à la valeur inhérente à la personne humaine. La torture ou autres mauvais traitements sont interdits. Les besoins des détenus doivent être pris en compte sans discrimination. La sécurité des détenus, du personnel, des prestataires de services et des visiteurs passe toujours avant tout.
La rencontre a été sanctionnée par des recommandations relatives entre autres à l’accélération du processus d’élaboration du règlement intérieur ; l’élaboration d’un plan opérationnel d’intervention et d’un plan de protection et d’intervention dans les prisons ; renforcement de l’effectif du personnel des surveillants de l’administration pénitentiaire ; dotation des prisons du Togo de portiques, brouilleurs et scanners pour la détection des objets illicites. Ces recommandations, selon le directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, monsieur Idrissou Akibou, représentant du ministre de la justice, seront transmis à qui de droit pour voir dans quelles mesures elles peuvent trouver des solutions.