Le processus de réforme du secteur judiciaire entamé il y a plus d’une décennie poursuit son cour avec pour objectifs d’établir les fondements d’une justice indépendante, efficiente et accessible à tous. Un vaste projet d’informatisation de la chaîne judiciaire notamment commerciale et civile ainsi que la chaîne pénale a vu le jour. Son aboutissement conduira à l’informatisation et à la centralisation du casier judiciaire. C’est dans ce contexte que se situe l’atelier de formation des structures administratives et pénitentiaires du Togo, à Kpalimé, sur l’utilisation de l’application « gestion informatique des prisons », GIP.
La célérité dans le traitement des dossiers, la traçabilité et l’accessibilité des dossiers, la lutte contre le démarchage, les fraudes, la détention arbitraire et la surpopulation carcérale sont autant d’avantages que confer la gestion informatique des prisons. Des avantages auxquels s’ajoutent la possibilité de disposer des statistiques judiciaires et carcérales.
Selon le directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, IDRISSOU Akibou, « par le passé, la gestion des détenus se faisait de façon manuelle. Avec cette application, nous allons le faire de façon plus aisée, rapidement et avec beaucoup plus de facilité. La nouvelle application permettra de suivre le greffier et le régisseur dans leur gestion des détenus, les cabinets d’instruction et les juges par rapport aux délais de traitement des dossiers et de faire diligence en cas de besoin ». L’atelier de Kpalimé vise à amener les acteurs impliqués à une meilleure utilisation de l’application GIP. L’approche utilisée est la formation à fond de toutes les fonctionnalités des différents modules qui la composent avec des exercices pratiques.
Outre la maitrise des flux de données sur les entrées et sorties des détenus, et la traçabilité de tous les évènements de la vie du détenu, ce logiciel permet également de faire des recherches et ce, dans un délai raisonnable par rapport à ce qui peut être fait si c’était un support physique,nous confie Ben BOCCO, chef de la cellule informatique au cabinet du ministère de la justice. Cette formation financée par l’UE à travers le Programme d’appui au secteur de la Justice, PASJ. Se tient dans le cadre du projet d’amélioration durable et intégré des conditions de vie des détenus et ex-détenus (PADIC-VieD), piloté par un consortium de trois organisations DAHW/COPAPTO/CONGAT-ICB. Commencé en janvier 2018, ce projet de 18 mois prend fin bientôt. Les grandes lignes sont, l’assainissement en milieu carcéral, la santé, la nutrition, la réinsertion et le plaidoyer pour de meilleures conditions de vie.